Jigoro KANO (1860 – 1938) posa en 1882 les principes fondateurs d'une nouvelle discipline : le Judo, littéralement « voie de la souplesse », qui est issu d'un art guerrier le : JIU-JUTSU.
Jigoro Kano en a gardé du Jiu-jutsu les techniques de projection (Nage waza) et les techniques de contrôle au sol (Ne waza).
Il a enlevé les techniques de projection trop dangereuses ou trop difficiles à effectuer
- 16 techniques de mains ou d'épaules (Te waza),
- 11 techniques de hanches (Koshi waza),
- 21 techniques de jambes (Ashi waza) et
- 20 techniques où l'on sacrifie son équilibre pour faire tomber Uke (sutemi waza).
Au sol il a gardé
- 12 immobilisations (osae waza),
- 9 clés au coude (kantsesu waza) et
- 13 étranglements (shime waza)
Il a également mis en place 8 kata pour garder une trace des différentes techniques au travers les générations.
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Le judo en quelques mots
L’esprit du judo est représenté par le terme suivant :
SHIN-GI-TAI
Shin représente l’esprit : le mental, l’état intérieur, les qualités de l’esprit comme la modestie, la témérité, la loyauté, la concentration. Il permet l'utilisation judicieuse des techniques.
gi représente la technique : le savoir-faire technique et tactique, elle potentialise les qualités physiques
taï représente le corps : les qualités physiques, équilibre, souplesse, force, résistance, endurance, vitesse. L'efficacité en combat.
Il existe aussi deux principes importants véhiculés par Jigoro Kano :
entraide et prospérité mutuelle
Cela signifie que les progrès individuels ne passent que par une coopération avec les autres : le partenaire est nécessaire pour travailler dans de bonnes conditions et progresser.
L’amitié : « C’est le plus pur des sentiments humains »
La sincérité : « C’est s’exprimer sans déguiser sa pensée »
La modestie : « C’est parler de soi-même sans orgueil »
Le contrôle de soi : « C’est savoir se taire lorsque monte la colère »
Le courage : « C’est faire ce qui est juste »
L’honneur : « C’est être fidèle à la parole donnée »
Le respect : « Sans respect aucune confiance ne peut naître »
La politesse : « C’est le respect d’autrui »
Il existe deux types de saluts que l’on utilise à chaque fois que l’on travaille avec un partenaire (techniques, kata, randori) ou avec un adversaire (compétitions, shiaï)
1/ Le ritsureï – salut debout
C’est le salut debout que l’on fait pieds joints, en inclinant le buste et la tête en glissant les mains le long du corps.
2/ Le zareï – au sol
C’est le salut au sol que l’on fait en descendant d’abord la jambe gauche puis la droite pour s’incliner.
On se redresse en levant d’abord la jambe droite puis la gauche.
La tenue dans nos activités est composée du judogi (kimono).
A l’origine les kimono étaient tous blancs afin de symboliser l’unité et l’égalité des judoka.
Depuis la médiatisation du judo, des judogi bleus ont fait leur apparition pour faciliter la lecture du combat par le grand public et par l’arbitre.
Judogi blanc et judogi bleu pour les championnats de 1ère division individuels et par équipes ainsi que pour les compétitions internationales. Judogi blanc pour toutes les autres compétitions fédérales. Dans ce cas, l'un des deux combattants doit porter une ceinture rouge en plus de sa ceinture de grade pour pouvoir le différencier de son adversaire.
La tenue est complétée par la ceinture correspondant au grade du judoka et de «zooris» (sandales utilisées pour aller des vestiaires au dojo. Plus communément appelées Tong)
La pratique du judo nécessite un ensemble d'éléments essentiels et indissociables.
Les règles de conduite : Le judoka accepte les règles explicites du dojo.
La ponctualité, la propreté, l'écoute, le contrôle de ses actes et de ses paroles.
Il s'efforce d'en respecter les règles implicites : l'engagement et la constance dans l'effort, l'exigence personnelle.
Les grades
Le grade symbolise une progression globale du judoka sur le plan mental (Shin), technique (Ghi) et physique (Tai) dont la ceinture est la marque apparente. La ceinture noire manifeste l'accession à un premier niveau significatif dans cette progression. Le grade est aussi le symbole de l'unité des judokas, formés par un travail commun, par des épreuves communes. Le judoka doit poursuivre sa formation vers le grade suivant. Le grade est une reconnaissance et une responsabilité.
Le regard qu'un enfant de 4 et 5 ans peut porter sur les grades est forcément limité. Il est toutefois important d'intégrer cet aspect dans la démarche de progression pour que ce rapport au grade s'affine progressivement. La délivrance du grade à cet âge ne doit pas faire l'objet de test qui fixeraient des niveaux ou performances à réaliser. La participation aux cours et l'intégration dans le groupe suffisent à la reconnaissance par le grade.
Les ceintures à bandes horizontales ne concernent que les enfants de 4 et 5 ans et ne seront pas utilisées pour ceux qui débutent après 5 ans.
COULEUR | CEINTURE | GRADE | GRADE JAPONAIS | AGE PLANCHER D'OBTENTION |
Blanche | 6ème Kyu | Rokukyu | 4 ans | |
Blanche avec une bande horizontale jaune | 5 ans | |||
Blanche avec deux bande horizontale jaune | 6 ans | |||
Blanche/jaune | 7 ans ceinture blanche depuis plus de 3 mois |
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Jaune | 5ème Kyu | Gokyu | 8 ans ceinture blanc/jaune depuis plus de 6 mois |
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Jaune /orange | 9 ans ceinture jaune depuis plus de 9 mois |
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Orange | 4ème Kyu | Yonkyu | 10 ans ceinture jaune/orange depuis plus de 12 mois |
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Orange/verte | 11 ans ceinture orange depuis plus de 12 mois |
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Verte | 3ème Kyu | Sankyu | 12 ans ceinture orange/verte depuis plus de 12 mois |
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Bleue | 2ème Kyu | Nikyu | 13 ans ceinture verte depuis plus de 12 mois |
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Marron | 1ère Kyu | Ikkyu | 14 ans ceinture bleue depuis plus de 12 mois |
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Noire | 1ère Dan | Shodan | 15 ans ceinture marron depuis plus de 12 mois |
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2ème Dan | Nidan | 16 ans | ||
3ème Dan | Sandan | 20 ans | ||
4ème Dan | Yodan | 24 ans | ||
5ème Dan | Godan | 29 ans | ||
Blanche/rouge | 6ème Dan | Rokudan | ||
7ème Dan | Shuchidan | |||
8ème Dan | Hachidan | |||
9ème Dan | Kudan | |||
Rouge | 10ème Dan | Judan | ||
Large blanche | 12ème Dan | Junidan | Seul Maître Jigoro Kano a atteint ce grade à titre postume |
Les kyu seront passés auprès de vos professeurs alors que les dan se passent par le biais de la FFJDA et selon une réglementation précise.
Hajime : «commencez», donne le signal de départ d'un exercice ou d'un combat.
Matte : «arrêtez», donne le signal d'arrêt d'un exercice ou l'arrêt momentané d'un combat.
Sore made : annonce la « fin du combat ».
Dojo : C'est le lieu de la pratique, un espace d'étude et de travail. Il isole les pratiquants de l'agitation extérieure pour favoriser la concentration et la vigilance, permet l'organisation de la séance de judo. Au-delà de sa simple existence physique, le dojo constitue aussi un lien entre les pratiquants.
Le professeur (Senseï) : Il est le garant du processus de progression dans lequel il est lui-même impliqué. Il guide l'apprentissage vers la maîtrise technique en s'appuyant sur les principes essentiels et les fondements du judo. Le professeur est un exemple.
Le salut (Rei) : c'est la marque formelle du respect du judoka pour le professeur, pour le partenaire, pour le lieu de pratique, pour l'espace de combat. Il ouvre et il ferme chaque phase essentielle de la pratique.
Les partenaires : Le judo se pratique à deux. Le judoka tient compte de l'autre et s'adapte à la diversité de chacun. Il respecte l'esprit des différents exercices.
Tori : Partenaire de Uke, c'est celui qui exécute la technique.
Uke : Partenaire de Tori. Uke est loin d’avoir un rôle passif. En sollicitant le partenaire, c’est lui qui permet l’action, il permet donc au partenaire de progresser. C’est donc véritablement un partenaire actif.
Kumi kata (La saisie) : La pratique du judo demande une saisie entre deux judokas. Elle joue un rôle prépondérant. C'est un vecteur de perception des sensations et de transmission des forces utiles pour contrôler, déséquilibrer ou projeter. La saisie est évolutive, elle s'adapte aux partenaires et aux circonstances.
La chute (Ukemi) : Aucune projection de judo n'est possible sans un judoka pour l'effectuer et un autre pour la subir. L'acceptation et la maîtrise de la chute sont nécessaires au judoka pour garantir son intégrité corporelle mais aussi ses progrès futurs. La chute est une épreuve mentale aussi bien que physique
Le randori : Le randori permet la rencontre de deux judokas dans une confrontation dont la victoire ou la défaite n'est pas l'enjeu.
Il s’agit d’une forme de combat souple, dans lequel les deux judokas sont partenaires plus qu’adversaires puisqu’ils doivent permettre à l’autre de travailler. Il faut donc ne pas bloquer l’autre, tout en opposant une résistance modérée pour simuler les conditions d’un combat. Il est pratiqué dans une perspective de progression.
Le shiaï : Le shiaï oppose deux judokas dans une confrontation dont la victoire ou la défaite est l'enjeu.
Il s’agit d’un combat martial de la compétition pure où aucune erreur n’est permise sous peine de perdre le combat. En pratique, c’est le nom des compétitions organisées pour valider l’UV d’efficacité au combat. Cette UV est nécessaire pour l’obtention des différents dan de ceinture noire. Il ouvre à la dimension tactique et psychologique du combat.
Le kata : Le kata est un procédé traditionnel de transmission des principes essentiels du judo.
Il consiste à mémoriser un ensemble de techniques, d’en saisir le sens profond et à exécuter cet ensemble de façon précise en harmonie avec le partenaire. Outil de stabilité et de permanence, le kata est un lien entre tous les pratiquants d'aujourd'hui et ceux qui les ont précédés. . .
Les plus connus des katas sont :
Nage-no-kata (forme des projections) composé de 5 groupes (te-waza, koshi-waza, ashi-waza, mae-sutemi-waza, yoko-sutemi-waza).
Katame-no-kata (forme des contrôles) composé de 3 groupes (osae-komi-waza, shime-waza, kansetsu-waza).
Kime-no-kata (forme de la décision).
Kodokan-Goshin-Jutsu (Nouveau Jujitsu. Techniques de défense personnelle).
Ju-no-kata (forme de la souplesse).
Itsutsu-no-kata (forme des cinq principes).
Koshiki-no-kata (forme des techniques anciennes).
Tendoku renshu : « judo contre ombre »
Forme d'entrainement qui consiste à répéter des mouvements techniques dans le vide. L'objectif est d'apprendre à placer son corps dans l'espace par rapport à son adversaire imaginaire.
Uchi-komi : « rentrer dedans »
Cette forme d'entrainement se pratique avec un partenaire pour travailler en répétition l'entrée d'une projection. Le travail se limite au déséquilibre, au placement de son corps et lancement de la technique sans faire chuter.
Nage-komi : Suite logique de l'Uchi-komi, puisqu'en plus de répéter l'entrée et le placement de la technique, on fait chuter son partenaire à chaque fois.
Yaku soku Geiko : « randori d’étude »
Cet exercice s’effectue en déplacement permanent, lors duquel Tori (celui qui fait chuter) profite d’opportunités pour lancer des attaques. Uké (celui qui accepte de chuter) chute à chaque fois, n’esquive ni ne bloque les attaques.
Kagari-geiko : « randori à thème »
Par exemple : Tori (celui qui fait chuter) a un rôle offensif, il attaque constamment Uke (celui qui accepte de chuter) qui doit se défendre sans toutefois bloquer complètement Tori afin de lui permettre de travailler.